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Pénibilité et… festival de cannes !

Les négociations sur la pénibilité se heurtent aux positions patronales mercantiles. Pendant ce temps, les employeurs recyclent à leur façon les salariés usés.

Les négociations sur la pénibilité se heurtent aux positions patronales mercantiles. Pendant ce temps, les employeurs recyclent à leur façon les salariés usés.

S’il est un débat qui ressemble à un serpent de mer, c’est bien celui de la pénibilité : on en parle, mais l’on ne voit rien venir ! On a connu voilà plusieurs années, des dispositions instituant des systèmes de préretraites qui permettaient aux salariés âgés de quitter progressivement le travail, en fin de carrière. Il y a cinq ou six ans, la loi instaurait notamment le dispositif de cessation anticipée du travail pour certains salariés (Cats). Ce dispositif permet pour quelque temps encore, aux salariés ayant travaillé dans des conditions pénibles (travail posté, de nuit ou à la chaîne) de partir plus tôt en retraite.

Plus récemment, la loi reconnaissait la pénibilité au travail en permettant aux salariés, ayant commencé très tôt leur carrière professionnelle, de partir en retraite avant l’âge de 60 ans. Mais à cette disposition, applicable de façon limitée dans le temps, le législateur ajoutait une invitation aux partenaires sociaux à négocier les suites à donner. D’abord au niveau Interprofessionnel, puis dans les branches.

C’est ici que les difficultés commencent. En effet, si les patrons discutent aisément de santé au travail ou de sécurité, ils se révèlent plutôt rétifs à aborder les aspects concrets de pénibilité, et plus précisément encore l’idée du départ anticipé pour les salariés les plus âgés. Alors les réunions sur la pénibilité en deviennent réellement pénibles… les patrons ne voulant en aucune manière financer seuls les dégâts qu’ils produisent !

Au cours d’une réunion tenue récemment à Paris, les militants du secteur du Caoutchouc ont clairement décrit la réalité des entreprises. Même s’il ne s’agit pas encore de « retraitement » des personnes âgées comme l’envisage le film de science-fiction Soleil vert, nous en sommes à la mise à l’écart des salariés touchés dans leur chair par les effets de la pénibilité. Ainsi à tel endroit, licencie-t-on à tour de bras pour inaptitude car le reclassement y est impossible. A tel autre, confie-t-on aux éclopés du travail une activité pas encore sous-traitée, en écartant d’un revers de main les conseils de prévention du médecin du travail quant aux postes de nuit. S’agit-il là des nouveaux Temps modernes ?

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